« Bien plus qu’un changement de nom, la DSIN est une mutation technique, organisationnelle et culturelle »

La DTSI* est devenue la DSIN**. Plus qu’un changement de nom, en quoi consiste cette restructuration pour le Groupe Covéa ?

* Direction Technologique des Systèmes d’Information
** Direction des Systèmes d'Information et du Numérique

Philippe Cuvelier : Bien plus qu’un changement de nom, c’est une mutation organisationnelle et culturelle. En effet, notre nouvelle Direction des Systèmes d'Information et du Numérique (DSIN) est résolument centrée marques, métiers et assurés. Elle aligne les solutions technologiques avec les besoins spécifiques de chaque métier et de chaque marque de Covéa (MAAF, MMA et GMF). L’enjeu clé est celui d’une gestion plus fluide et efficace des demandes informatiques grâce à une approche plus verticalisée. Chaque marque ou secteur possède ainsi une équipe dédiée capable de traiter les projets de bout en bout, sans intermédiaires. En tant qu’assureur, ce modèle renforce notre réactivité et permet une meilleure expérience utilisateur en interne comme en externe. Ils vont en effet trouver plus facilement une réponse à leurs besoins. Par ailleurs, une importance particulière est accordée à l'architecture des systèmes, afin de rendre l’ensemble plus évolutif et pérenne, en rationalisant des couches technologiques souvent trop complexes et coûteuses.

Comment la DSIN va-t-elle répondre aux différents enjeux de Covéa ?

Philippe Cuvelier : La DSIN est un acteur engagé au sein de Covéa dans sa transformation digitale tout en assurant la qualité de service et la sécurité des systèmes. Dans un contexte où le secteur de l’assurance est soumis à des tensions économiques (catastrophes climatiques, inflation, etc.), notre rentabilité est cruciale. La DSIN va agir sur plusieurs leviers. Elle va nous permettre de moderniser les systèmes pour les rendre plus performants, tout en améliorant les process et en mutualisant intelligemment afin de réduire les coûts opérationnels. La digitalisation, l'IA et l'utilisation intelligente des données sont au cœur de cette stratégie pour offrir une expérience client plus fluide et qualitative. Un autre levier clé est le développement d’une véritable culture de l’informatique au sein des équipes métiers, souvent éloignées des enjeux technologiques. À terme, cette appropriation des systèmes d'information par les métiers eux-mêmes permettra d'améliorer l’appropriation, l’adéquation des solutions et ainsi leur efficacité et leur réactivité.

Ces mutations s’accompagnent de besoins en termes de recrutement, quels sont-ils ?

Philippe Cuvelier : La transformation digitale que porte la DSIN a, en effet, une forte dimension RH. En effet, depuis 2 ans, plus de 300 recrutements ont accompagné la création de la DSIN. Cette transformation nécessite aussi des compétences pointues, en particulier dans le cloud, le développement de produits, et les technologies d’IA.

Dans ses recrutements, le secteur informatique fait face à des défis, notamment en termes de parité. Les femmes restent, en effet, sous-représentées dans les métiers techniques. Elles sont environ 24 % dans les écoles d'ingénieurs. Cela pose des questions d'inclusion et de mixité, notamment dans des domaines comme l'IA, où les biais peuvent se manifester si la conception reste faite de manière trop exclusive par des hommes. Covéa tente de pallier cette situation par des programmes de mobilité interne, permettant à des collaboratrices non issues de l'informatique de se reconvertir dans ces métiers. C’est pourquoi cette transformation digitale porte aussi de grandes mutations organisationnelles et culturelles en interne.