2022: strong results and a new dimension

L'année 2022 a été compliquée pour les assureurs français. 10 milliards d'euros d'indemnisation et forcément quand on est le leader, ça coûte encore plus cher pour vous Thierry Derez, directeur général du groupe Covéa. Covéa c'est MMA, GMF, la MAAF. Du coup vos résultats ont souffert. Heureusement que vous aviez racheté le réassureur mondial Partner Re.

Oui, si vous voulez, les événements climatiques seuls ont coûté les 10 milliards que vous évoquez. Après, chacun prend sa part de marché. Grosso modo, Covéa c'est 15-16% de parts de marché. Vous retombez sur ce que nous ont coûté en brut, ces événements climatiques à peu près un milliard 6, un milliard 6 pour l'ensemble du groupe Covéa uniquement en France. Il faudrait être un magicien pour que ça n'impacte pas les résultats.

Surtout votre résultat net, il est de 896 millions d'euros l'an dernier. Mais comment vous voyez la partie réchauffement climatique ? Vous dites c'est cyclique, là c'était notre tour, on va passer quelques années, ça sera plus le cas ou alors finalement la tendance elle est quand même mondiale. Donc il faut faire une estimation globale de ce que ça va coûter année après année et de plus en plus cher.

C'est un peu les deux. Il est permis de penser avec beaucoup de circonspection que des cycles vont continuer. Le réchauffement climatique emporte un accroissement de l'amplitude des événements. Pour l'instant, ce n'est pas tellement sur la fréquence de ces grands événements, c'est plus en plus violent, c'est de plus en plus coûteux aussi. Mais c'est de plus en plus coûteux aussi parce que les protections s'adressent à des biens qui sont de plus en plus importants. La richesse de la France il y a 50 ans était moindre que la richesse aujourd'hui et donc l'assurance est nécessairement corrélée au niveau de vie, à la richesse qui a été produite.

Ça va être passionnant d'être chez vous dans vos bureaux en ce moment parce que assurer c'est prévoir. Pourquoi en ce moment ? Parce que tout le temps peut-être, tout le monde peut-être qu'on va basculer. Vous le savez, on ne sait pas si on va arriver à contenir le réchauffement climatique, si les accords de Paris vont être respectés et s'ils ne le sont pas, on va basculer dans un autre monde. Et un autre monde, ce n'est pas bon pour les assureurs parce qu'il faut le prévoir, le quantifier. Est-ce qu'il y a un scénario, est-ce qu'il y a des scénarios catastrophes chez vos prévisionnistes ?

Mais on a évidemment des scénarios catastrophes le plus emblématique et finalement celui auquel vous ne venez pas de faire référence, c'est la collision de la terre par une grosse météorite.

Oui, la météorite. Mais, ça ca ne s'assure pas !

ça dépend de la taille de la météorite.

Parce que par exemple, l'ancien patron de chez AXA disait moi un monde à plus 4 degrés, je ne sais pas l'assurer. Je sais faire des prescriptions pour l'avenir jusqu'à 4, au-delà il n'y a plus de chiffres.

Oui bien sûr, mais après vous pouvez toujours multiplier ces scénarios avec encore une fois, j'ai pris ça, la collision avec une météorite. Sur le risque climatique, la question va être celle de l'adéquation du mouvement que nous allons faire en termes de protection. Il y aura peut-être des domaines dans lesquels la protection devra s'éloigner, au contraire des domaines où elle devra se renforcer. C'est-à-dire qu'il y aura peut-être des secteurs pour lesquels il sera judicieux de ne plus s'assurer parce que le coût économique de l'assurance deviendra prohibitif. Tout dépend des évolutions de la matière économique.

Ok, donc vous pouvez avoir des secteurs, qu'est-ce qu'on assure ? On assure la santé. Bon, je pense que la santé restera quoi qu'il arrive une priorité absolue, on restera des êtres humains. Mais vous aurez peut-être des domaines en matière de construction, en matière d'agriculture qui devront être abandonnés. Mais ça c'est l'hypothèse catastrophique où on ne respecte pas les engagements qui ont été pris.

Mais même sous les deux degrés, même si on fait un 1,5° on va avoir forcément une augmentation des cataclysmes et des coûts d'assurance et donc du coût pour les assurés également.

C'est toujours un rapport entre le capital que vous voulez protéger et puis ce que vous êtes prêt à dépenser en assurance pour protéger ce capital. Vous savez qu'il y a des entreprises qui font des captives maintenant parce qu'elles considèrent que les assureurs ne jouent pas le jeu aussi. Oui, elles ont raison de faire des captives parce que je pense que les captives constituent un très bon socle pour justement construire une autre, une nouvelle coopération avec les assureurs et les réassureurs.

Ne voyez pas ça comme de la concurrence, vous dites c'est une bonne idée.

Le sujet est quand même très grave, on a besoin de se protéger et tout mécanisme qui contribuera à la protection à mon avis est le bienvenu. Il me paraît hors de propos, hors de saison de raisonner avec un point de vue strictement concurrentiel à on va me prendre ceci, ça va m'affaiblir d'un point. Le sujet est beaucoup plus important, il est global et toute capacité qui vient protéger les actifs, les patrimoines est bienvenue.

Un petit mot des performances de Covéa sur le marché français en matière de prime. Pas grand-chose à 0, quelque chose de progression que le marché pourrait être 5%, vous avez décroché sur le marché français ? C'est qu'on a fait quand même pas mal de modération tarifaire, on a essayé, ça fait partie de notre rôle, de ne pas répercuter de façon vive, violente tout ce qui concerne l'enchérissement des prix. On est confrontés à l'inflation, on sait très très bien que cette inflation va entraîner un dérapage des coûts, notamment des coûts de réparation, qu'il s'agisse des habitations ou qu'il s'agisse des automobiles. Nous on a une vision sur le long terme donc on préfère lisser les choses, avoir des politiques tarifaires qui soient vraiment les plus justes possibles et ça a toute une série de conséquences. Le développement n'est pas en soi, si vous voulez, quelque chose qui doit être absolument recherché.

Merci Thierry Doré, directeur général du groupe Covéa, d'avoir été avec nous.

Exceptionally high weather-related claims in France led to the mobilisation of claims teams to assist members on a scale unprecedented in over 20 years.

The economic and financial environment was impacted by strong inflationary pressures and higher interest rates.

The 7% increase in net income, to €896 million, with €348 million coming from PartnerRe, underlines the efficiency of Covéa’s model.

Solid financial position, with Group equity standing at €17.6 billion and a solvency ratio at 226%.

“In 2022, France faced a level of inflation unprecedented over the past 40 years as well as weather events of rare intensity, especially hailstorms and drought. In these difficult circumstances, we fully rose to the challenge of protecting our members.

Firstly, thanks to the unstinting efforts of our teams in providing members with support, especially after large-scale events, and to our teams’ steadfast commitment on a daily basis.

Secondly, by introducing innovative solutions enhancing the effectiveness of our claims management, such as car bodywork repairs, and beyond that, by developing experiments, for example to prevent the consequences of future droughts or to make it easier to contact us at peak times.

Lastly, we remained committed to our policy of smoothing pricing changes applied to MAAF, MMA and GMF members.”

Michel Gougnard, Chairman

“With the completion of the acquisition of PartnerRe, Covéa has gained a whole new dimension and is extending its professional know-how and capabilities right across the risk chain.

In a global environment characterised by the increasing intensity of natural events, PartnerRe delivered good results and is contributing to the Group’s financial strength.

Despite an unfavourable environment, the Group was strengthened by solid 2022 results from both the Insurance France and Reinsurance activities.

In 2023, the Group’s teams will maintain their collective commitment to finalize the creation of the new combined entity in a smooth and efficient manner. Covéa will thus be able to expand its range of products and services and its risk management expertise, benefiting its customers and members.”

Thierry Derez, Chief Executive Officer

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